Une crise sanitaire qui rebondi, une crise économique qui inquiète, une visibilité proche de zéro, des collaborateurs qui vont revenir avec plus d’inquiétudes et de questions que de coups de soleil…cette rentrée s’annonce complexe.
Et les managers seront en première ligne au sein des organisations.
Trois principaux enjeux qui attendent les managers
Repenser, encore, les organisations du travail
Il va y avoir de nouveaux protocoles sanitaires, certains sont déjà annoncés, d’autres suivront, et ces nouvelles règles ne manqueront pas d’évoluer régulièrement. Cela va impacter plus ou moins fortement les organisations, selon les effectifs et les types d’activités, mais il est très probable que le télétravail gardera une place centrale dans beaucoup d’entreprises, et qu’une situation « normale », enfin comme avant le 15 mars, n’est pas pour demain. (en fait certainement pour jamais, mais je n’ouvre pas ce débat ici)
L’adaptation sera le mot magique de cette rentrée, et le manager devra faire preuve une nouvelle fois d’inventivité et de souplesse pour redéfinir le cadre de travail de son équipe, et pour composer avec sécurité sanitaire, équité, efficacité et cohésion.
Mobiliser les équipes
Je ne suis pas certaine que les collaborateurs rentrent tous halés et reposés, motivés et sereins… Rassurer sur ce qui va se passer sera une priorité, même si l’incertitude domine. Rassurer sur les perspectives économiques, et si ce n’est pas possible, sur les actions à entreprendre pour mettre toutes les chances du bon côté.
Selon moi, la mise en mouvement, le recentrage sur l’action est une des solutions pour gérer l’incertitude.
Rappeler également aux équipe le sens de cette action, le pourquoi de chaque fonction et mission, et la valeur qu’elle a dans cette période troublée.
Refaire vivre le collectif, ébranlé peut-être par le télétravail et plus globalement par ce repli sur soi auquel nous avons été contraints, par ces émotions si intimes que chacun de nous a vu surgir et a dû affronter.
Cette pandémie est vécue de manière très personnelle, pas facile dans ce contexte de rallumer le feu du collectif. Je crois pourtant qu’il aura un rôle prépondérant dans les mois à venir, et que ce sont les entreprises qui sauront renforcer leur esprit d’équipe qui feront le mieux face. Parce que de lui naît la créativité, l’intelligence collective, le dépassement de soi et qu’il ouvre tous les possibles. Quand on joue pour une équipe, on est plus fort, et l’on peut dépasser ses propres peurs.
Ressouder, redéfinir le socle de l’identité commune et collective, réinventer les manières de travailler et d’innover ensemble, recréer des liens entre les personnes et des ponts entre les missions, et réapprendre à communiquer dans ce contexte nouveau.
La gestion des relations au sein de l’entreprise sera un des enjeux de cette rentrée.
Décider
Oui il faudra réorganiser, oui il faudra mobiliser, il faudra aussi accompagner, encourager, permettre aux collaborateurs de s’adapter en apprenant, faire grandir, aider à traverser cette période trouble,… il faudra ménager autant que manager. C’est certain.
Mais il faudra en premier lieu décider.
La fonction décisive du management n’a jamais été aussi importante qu’en temps de crise. Il faut avancer et donc trancher pour cela. Ce n’est pas facile, ce n’est pas non plus forcément dans le mood actuel du management bienveillant mais c’est essentiel et salvateur.
Il faut décider, recadrer, arbitrer, choisir .. Parce que c’est ce qui permettra de faire face. Et c’est aussi ce qui rassurera le plus les équipes. Il n’y a rien de pire qu’un manager qui n’ose pas trancher. C’est ce qu’on attend de lui. C’est son rôle, premier.
Je n’ai jamais cru à la fin du management (sinon je n’aurai peut-être pas choisi ce métier ;-)), aux organisations totalement horizontales. Et j’y crois encore moins aujourd’hui.
Oui, les équipes ont besoin d’un chef. De quelqu’un qui endosse les responsabilités, qui décide et qui assume.
Ok, ça fait beaucoup ! Alors comment on fait pour affronter cette rentrée ?!
Trois clés pour survivre quand on est manager
Prendre du recul
D’abord on souffle un bon coup et on se rappelle qu’on n’est pas un super-héros, tout puissant. On ne l'a jamais été et encore moins en ce moment.
Ce qui va se passer est incertain et non maitrisé, par personne. Le premier pas est de l’accepter. Puis après, se dire qu’on va faire de son mieux.
Il va falloir y aller, s’engager, faire face, mais aussi s’écouter, se respecter, se ménager. Prendre soin de soi-même comme l’on va prendre soin de son équipe. Parce que si la capitaine craque, pas sur que le bateau arrive à bon port…
Planifier des temps de pause et de respiration. Et je ne parle pas que dans son temps personnel, mais aussi dans sa semaine de manager, afin de sortir un peu de la roue du hamster et ne pas passer à coté de choses essentielles, d’idées, de signaux faibles.
Ne pas s’isoler
Ne pas rester seul face aux difficultés.
Oser dire qu’on ne sait pas ou plus faire, en parler à sa propre hiérarchie. Cela fait aussi partie des responsabilités du manager. Dire quand ça ne va pas, alerter. On n’est pas toujours entendu, je le sais, mais on a fait notre part en l’exprimant.
Il est également important d'échanger avec d’autres managers, au sein de son entreprise ou à l’extérieur. Rencontrer des pairs qui traverse la même tempête. S’apercevoir que effectivement on n’est pas seul, et que c’est tendu partout. Mais qu’il y a des idées, des solutions, des bonnes pratiques à prendre chez les autres. Sortir de son champ habituel, chercher et trouver l’inspiration en dehors. (si cela vous parle, découvrez les sphères d’Amaclé)
On peut également se faire accompagner, aider, coacher.
Cette période est inédite, elle va exiger des comportements nouveaux et des compétences que l'on n'a peut-être pas encore développées.
Raccourcir les temporalités.
Exit les prévisionnels annuels ou les tableaux de bords semestriels, les outils de pilotage doivent se raccourcir pour s’adapter à l’incertitude.
On planifie son action de manager à la semaine et on adapte celle de son équipe à l’activité. On revoit les objectifs, on rationalise.
De la même manière, on communique plus fréquemment. On essaie d’avoir au minimum un temps collectif hebdomadaire. Virtuel ou physique peu importe, mais l’équipe doit exister.
Et on échange également avec chacun de ses collaborateurs, en tête à tête, chaque semaine. Même 5 minutes. L’idée est de ne rien louper. Ni les coups de mous, ni les idées de génie.
Parce que c’est ceux qui font qui savent, et que c’est par eux, par le terrain, que l’entreprise trouvera les solutions pour faire face à ce défi incroyable.
Parce que tout cela est aussi une formidable opportunité de réinventer l’entreprise, les manières de travailler, de collaborer, d’innover, de communiquer, et même de produire et de rendre service.
J’y crois encore.
Et vous ?
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